Ce matin avait lieu le trail de vallée de Chevreuse au Perray-en-Yvelines ( 78 ). Jean-Francois, mon sparing-partner à l’entrainement m’avait proposé de participer à ce petit trail, en préparation de futures échéances dans la saison. C’est donc volontiers que j’accepte cette invitation et m’inscris le jour limite du changement de prix de l’inscription. Il y a quelques jours, Jean-Francois m’incite à changer le nom de mon équipe et de rejoindre le Team Montroc. Qu’est-ce que ce Team ? Il est né l’an dernier au trail du Mont-Blanc à Montroc où un petit groupe de personnes vivant à Paris s’est rencontré et proposé de refaire cette course. D’ailleurs, vu le niveau des futurs coéquipiers, il est possible de viser un podium, voir la victoire par équipe. Encore une fois, j’accepte volontiers ce nouveau challenge !
Seulement, à ce moment-là, je ne pensais pas devoir arrêter de courir pendant plus d’un mois pour soigner une tendinite au genou gauche. C’est donc sans réel entrainement que je vais me lancer dans la bataille.
N’ayant pas de moyen de locomotion autre que les transports en commun, Jean-Francois avait proposé de m’emmener, mais finalement, ça sera un ami à lui qui me prendra sur sa route pour aller à la course. Le rendez-vous est fixé à 6 h 30 (sic !) à la place de Porte de Versailles. Cela tombe bien c’est à côté de chez moi. Une fois dans la voiture, direction donc le Perray-en-Yvelines. Jean-François, déjà sur place, a récupéré nos dossards, ce qui nous fera gagner de précieuses minutes. De retour à la voiture, on se change et commence à s’échauffer. J’ai décidé de partir avec le matériel que j’utiliserai au trail des Allobroges et au raid aventure chablaisienne. Autrement dit, je porterai des bidons 750 ml dans leurs portes-bretelles. Petit problème, les bidons ne sont pas maintenus correctement et ça ballote pas mal ! Je vais donc utiliser un peu de rubalise pour faire un upgrade de fortune, qui s’avéra bien performant.
Rendez-vous ensuite sur la ligne du départ. Jean-François fera les présentations entre les 5 membres du team. Le speakeur lâche les fauves. On s’élance donc et rapidement, on se retrouvera dans un petit groupe, aux alentours de la 30e — 50e place. (Pas facile de faire une estimation à vue de nez comme ça). C’est donc parti pour une boucle d’environ 21km, qui en feront près de 22,5, voire 22,8 suivant les différents GPS utilisés pendant la course. Le début de la course, et donc la fin aussi, est environ 3 km de plat, à travers les chemins de campagne et les routes de la région. On court en duo avec Jean-François, sur un bon rythme. Il me dira par la suite que l’on était parti un peu trop vite pour lui. Arrivé dans les bois, on commence à enchainer des montées/descentes à ne plus en finir. Chaque montée fait au maximum 50 m de dénivelé positif. Le tracé, en plus d’être extrêmement boueux, sera donc « casse-pattes ». Un peu comme le parcours des 25 bosses, bien connu par pas mal de Parisiens. D’ailleurs, à chaque bosse, on fera le tour de toute la difficulté de celle-ci, que ça soit une cote imposante, une descente raide, un passage imposé par un ruisseau, un saut de ruisseau, passé sous un arbre, au-dessus…
En rentrant dans les bois, le parcours devient vraiment boueux, au début, j’essayerai d’éviter un maximum de patauger, puis, au bout de 100 m, je mets les 2 pieds dedans, une bonne fois pour toutes, histoire d’être tranquille sur ce sujet jusqu’à la fin de la course, quitte à avoir les pieds mouillés. D’ailleurs, mes chaussures évacuront l’eau plus facilement que je ne le pensais, un bon point ça !
Dès la première montée, je lâcherai un peu Jean-François, j’avais dans l’optique de faire le maximum de montées en courant, et de m’appliquer dans les descentes… quitte à exploser en cours de route. Malheureusement, dès la première descente, je glisse… fini sur les fesses… À ce moment-là, je me dis qu’il faut vraiment que j’arrête de me faire pipi dessus et de lâcher la bête ! D’ailleurs, à chaque fois que je serai sur la retenue, je me ferais peur.
Parti sans ma montre et l’altimètre, je ne saurai à un aucun moment où j’en suis sur le parcours. À peu près à mi-parcours, un concurrent me dira « on est à peu près au 12e kilomètre, ça fait 1 h 25 que l’on est parti ! ». À ce moment-là, je suis au fond du trou, pourtant, je me suis alimenté correctement, à intervalle régulier, mais j’ai du mal à relancer au sommet des bosses et en bas des descentes. D’ailleurs, à chaque fois, je me fais larguer dans les descentes, et tente de reprendre mon retard dans les montées, ce n’aura durer qu’un temps. Une cheville lors d’une traversée de ruisseau en sautant au-dessus. Mon pied d’appui a glissé sur une pierre, j’ai atterri dans la pente en face, le pied droit de travers. Sympa ! heureusement, pas de casse… je repars… je laisse passer l’orage et Jean-François me rattrapera quelques centaines de mètres plus loin. Le moral et les jambes reviennent, on fera une grosse partie du trajet ensemble, encore une fois. Puis, au sommet d’une bosse, plus du tout de jus, au lieu de relancer directement dans la descente, je reste tétanisé, incapable d’avancer… bizarre cette sensation. Jean-François s’envole, je descendrai avec difficulté, et encore une fois, je laisserai passer l’orage. Quelques centaines de mètres plus loin, je croiserai le monsieur balai du 57 km, il me dira « si vous doublez des gens, c’est surement qu’ils sont sur l’autre parcours… » Je me fais doubler par quelques concurrents, qui s’éloignent petit à petit au fur et à mesure des bosses… Je reprendrai un peu de terrain dans les montées, le reperdant en descente, c’est un point qu’il va vraiment falloir que je travaille. Le concurrent qui m’avait donné le temps me rattrape, on fera un petit bout du parcours ensemble. En sortant du bois, on arrivera dans un village, à plus de 3 kilomètres de l’arrivée, son GPS indique pourtant presque 20 km. Les batteries ont commencé à revenir à un niveau « correct »… Dans un virage, un bénévole m’annoncera « 45e ! » (Bon, il en aura manqué 5 au passage). Je me dis « pas trop mal vu les circonstances ! » puis sur le plat, la distance avec le concurrent que je vois au loin se rétrécie petit à petit, je me dis donc « allez, une place et ça ira ! » et ainsi de suite avec quelques concurrents. Puis j’aperçois le sac orange de Jean-François, je tente de combler le retard, mais il était trop loin. Je passe la ligne d’arrivée avec le dernier concurrent rattrapé, à 20 m de l’arrivée, ça ne servait à rien de se lancer dans un sprint pour en doubler un de plus. On finira donc aux 44e et 45e (ma place) en 2 h 21 min 22 s sur 440 partants.
Je retrouve Jean-François et les autres membres du team, chacun est content de sa course. La première place au classement par équipe est d’ailleurs envisagée. Ils ont fini respectivement 3es, 8es et 20es… (Félicitations à eux au passage) en additionnant les places, on finit premier, mais pas en additionnant les temps de chaque concurrent, solution retenue par l’organisation. L’équipe finie donc à une belle seconde place. Avec Jean-François, on sera un peu déçu de ne pas avoir pu apporter notre pierre à l’édifice, mais ça allait vraiment vite devant, il me manquait principalement de fond pour mieux faire.
Prochaine étape, le 20 km de Lausanne le 24 avril… j’espère être un peu plus en forme/performant.