
Ce weekend avait lieu le raid « aventure chablaisienne » dans sa 11e édition. Avec 3 amis, Aurélien, Camille et Clément, on a reformé les 2 équipes de l’an dernier. Aurélien et Camille ont donc formé l’équipe des « asticots ». Clément et moi-même avons formé l’équipe des « mangeurs d’asticots ».
Le départ de Paris
Vendredi soir, après le travail, on se retrouve tous à la gare de Lyon afin de prendre un TGV direction Genève. Cela commence bien, Clément m’annonce par texto qu’il pourrait être en retard et louper le TGV… si c’est le cas, la participation au raid est fortement compromise. Heureusement, son train sera à l’heure et le TGV est en retard, de 15 minutes environ.
Une fois dans le TGV, on sortira l’apéro (gâteaux apéro, saucissons, jambon, fromage et pain) et on fera une petite sieste histoire de dormir un peu pendant cette nuit.
Arrivé minuit à Genève, on se mettra au lit vers 1 h 30 après avoir rejoint le domicile de mes parents.
Le réveil
Lever à 7 h 30, il nous faut être vers 9 h à la cité de l’eau à Amphion afin de récupérer les dossards et les vélos, et surtout laisser le matériel de bivouac pour la nuit de samedi à dimanche. Au petit déjeuner, 125 grammes de pâtes accompagnés de fromage et jambon, c’est un peu bourrin, mais ça passera vraiment bien !
Le départ
Une fois avoir rejoint la cité de l’eau, on monte dans le bus direction le lieu du départ du raid : le lac des signes à Abondance. Le trajet se fera en car. On partira un peu en retard suite à l’arrivée tardive de certains raideurs, qui auront droit à l’accueil « qui va bien » dans le bus. Sorti du bus, on finira de s’équiper, recevra les consignes et les cartes pour la journée et le départ est lancé. Les organisateurs annoncent que le raid correspond exactement au raid parfait tel qu’il l’imagine. Aux vues des dernières éditions, ça promet !
Le trail #1
Un parcours tout en montée ou presque, sur environ 5 km…
Les 2 équipes s’élancent sur un bon rythme. J’en profiterai pour coacher Aurélien avec la technique de trail avec des bâtons, qui s’avèreront bien utiles dans la plupart des portions de montées/descentes du raid.
Étant donné le profil de l’étape, j’en profite aussi pour évaluer notre VMA positive à partir d’un test de soutien d’une heure. On atteint un peu plus de 600 m de dénivelé positif en environ 50 minutes, soit 720 m/h. À l’arrivée au bivouac, une équipe bien classée dira tenir 800 m/h en condition de course. On se dit que l’on n’est pas trop mal du coup !
On finit par boucler cette première étape en 1 h 12, après avoir perdu quelques minutes en orientation sur un choix de tracés. On est classé 39e et 40e sur 53 équipes partantes.
le VTT #1
Le parcours se déroule en 2 étapes, une montée puis une longue descente qui nous mènera à Chatel.
Le changement de moyen de transport ne se passe pas trop mal, on ne perd pas trop de temps au démarrage hormis un petit cafouillage d’orientation. On a encore un peu de mal à ne pas se laisser embarquer dans les choix d’orientation des autres équipes. Les premiers mètres hors route seront épiques, la traversée d’un terrain marécageux, on ne sait pas trop s’il faut marcher à côté du vélo, tenter de monter dessus… bref, on hésite… Je m’enfonce jusqu’à mi-mollet plus d’une fois, tout comme Clément, Aurélien chute et se recouvre de boue. Cela commence bien. Ensuite, on retrouve des chemins/sentiers de montagne, cela va mieux. Dans la descente, alors à mac-15 au moins, je tombe nez à nez avec un portique de parc à vaches, je freine fort pensant que la clôture est à ouvrir, mais en faite, elle s’ouvre toute seule à notre passage. Camille passera à mac-18, un autre candidat freinera plus fort que moi, et fera un soleil par dessus le vélo, s’amochant vilainement le visage, l’épaule et d’autres parties du corps. outch…
La longue descente est top ! On envoie un peu du pâté avec Camille. Aurélien et Clément descendront plus prudemment. La dernière petite bosse avant Châtel aura presque raison d’Aurélien, qui commence à sentir des crampes. Les 2 équipes se sépareront jusqu’à la fin de l’épreuve. Lors de l’arrivée à Châtel, on empruntera une partie de la piste de four-cross en VTT, c’était sympa, bien que surprenant.
Les asticots boucleront l’étape en 2h00 (38e place) alors que les mangeurs d’asticots finiront avec 2 minutes d’avance (35e)
La course d’orientation #1
Le but est de récupérer 6 balises à travers le village de Châtel à l’aide d’une photo aérienne. Avec Clément, on attaque par le haut du village, Camille et Aurélien partiront par le bas du village. 2 options différentes, avec 2 résultats différents. On se croisera à environ mi-parcours. Aurélien étant bien motivé, les asticots finiront le parcours en 30 minutes (23e place de l’épreuve) alors que les mangeurs d’asticots ont perdu pas mal de temps sur la première balise, faisant l’erreur de demander aux locaux le chemin, et perdront plus de 9 minutes (42e place)
Le VTT #2
Le parcours commencera par la descente de quelques virages sur route, on se croirait au tour de France… coupe du virage, relance à la sortie… tout y est !
Arrivé au tennis, on remontera un peu avant de descendre rejoindre le cours d’eau que l’on suivra tout en le coupant plusieurs fois avant d’atteindre la chapelle d’abondance. Dans une descente, emporté par mon élan et une mauvaise estimation de la trajectoire, je finis dans le caniveau. Chutant presque à l’arrêt, je manque de quelques centimètres de me prendre Aurélien descendant à Mac-7 … Ouff… suis toujours entier !
Une petite erreur d’orientation nous fera perdre quelques minutes tout comme quelques approximations dans la lecture de la carte. Pas facile de suivre un sentier le long d’un cours d’eau qui ne fait que le croiser tous les 300 m !
Une nième petite montée, puis une descente, et on arrive au PC.
Les 2 équipes mettront 55 minutes (45e) pour faire cette épreuve. Les asticots nous ayant attendus après la CO seront cependant classés avec 7 minutes de plus (48e).
Le trail #2
Après avoir crapahuté pendant plusieurs kilomètres, voici la difficulté de la journée… Le second trail. 9 km de distance, plus de 1000 m de dénivelé positif ! Autant dire que ça monte, et que ça ne fait pas semblant…
Ce bout de parcours me rappellera la montée du trail des Allobroges, autant par la pente, et le positionnement dans l’épreuve que par la technicité de la première partie.
Aurélien et Clément n’en peuvent plus, ils monteront à leur rythme. Le but est maintenant de rallier le bivouac sans casse. Les 2 descentes étant magnifiques, je me lâche alors et prends quelques dizaines de mètres d’avance sur le groupe, histoire de travailler la technique pour les prochains trails.
Arrivé au sommet de la seconde montée, on aperçoit dans le trou le refuge et les différentes tentes des concurrents déjà arrivés. Vraiment sympa cette vue !
On finit l’épreuve ensemble en 3 h 4 (46 et 48e).
Le bilan du samedi et le bivouac
La première journée est terminée, après 7 h 49 d’efforts. On est classé 39 et 40e sur 53 équipes.
À l’arrivée, les organisateurs nous diront qu’il y a des masseuses et une douche… Bon, pour les masseuses, c’est vrai ! Elles sont d’ailleurs déjà en train de travailler les muscles des autres concurrents et la file d’attente est longue ! Concernant la douche… va falloir aller se laver à l’eau froide dans un lavoir.
Une petite séance d’étirement, le plantage de tente, et direction le repas… alors qu’Aurélien, Camille et Clément feront la queue pour les massages, je laisserai ma place, par respect pour les masseuses. 🙂 Je n’avais pas d’habits chauds pour le bivouac (boulet inside), je suis donc resté en short après un lavage sommaire.
Le repas se déroule dans une étable… Au menu, soupe (ah bon non en faite), pâtes bolognaises, pain, fromage et salade de fruits.
Après le repas, Clément se rendra compte que quelqu’un lui a emprunté son sac de couchage pour la nuit… juste invraisemblable, ahurissant, hallucinant… il le retrouvera le lendemain à l’arrivée. Après avoir fait le tour des tentes pour trouver le coupable, il arrêtera après qu’un membre de l’équipe 59 lui prêtera un sac de couchage de back-up, accompagné par quelques couvertures fournies par l’organisation.
Le réveil
5 h 52, le réveil de Clément sonne… il est temps d’aller déjeuner ! La pluie est un peu tombée pendant la nuit. Cela présageait du pire, concernant le terrain de jeu du dimanche, mais il n’en est rien. Heureusement d’ailleurs !
6h 05, le réveil d’Aurélien n’a toujours pas sonné… Les bruits environnants feront cependant office de réveil. Un petit déjeuner rapide (thé, gâteaux, pain, confiture de myrtilles), le bivouac à ranger, les athlètes à préparer et le départ peut être lancé.
Le trail #3
7 h 30, après avoir reçu les enveloppes de l’organisation, le départ est officiellement lancé. Nous partirons prudemment, tout doucement. Histoire de remettre la machine en route. En queue de peloton, Clément me demande « et les jambes, ça va ? », je comprends alors qu’il veut que j’accélère un peu, je lance donc la machine, double plusieurs équipes et monte sur un bon rythme sans se mettre dans le rouge. Arrivé au sommet, je propose alors d’attendre les asticots. Clément rétorquera « je ne me suis pas fait chier à doubler autant d’équipes pour finalement attendre maintenant… on avance, on va chercher les balises bonus ! »
On continue donc notre chemin, faisant une petite erreur d’orientation en remontant à travers un pierrier. Et on se retrouve sur le tracé de notre première édition du raid. Le terrain est donc connu, on accélère le rythme.
Arrivé à la bifurcation pour aller chercher les bonus, un petit checkup des troupes et go ! c’est parti pour les balises A & B. Pour C, on verra plus tard.
On marche sur les crêtes, avec un précipice de chaque côté de plusieurs centaines de mètres… assez impressionnant, surtout avec la brume environnante. On rejoint une équipe, classée 23e de la première journée, on fera un bon bout ensemble. On décidera avec eux d’aller chercher la balise C, bien qu’au final, l’opération ne sera pas forcement payante au niveau du chrono. La descente dans un goulet bien raid et glissant nous ayant fait perdre pas mal de temps. Le seul point positif, c’est que l’on retrouvera Aurélien et Camille à la fin de l’épreuve, au moment de reprendre les vélos.
L’épreuve est bouclée en 2 h 52 (42e place) pour les mangeurs d’asticots et en 2 h 54 (44e place) pour les asticots.
le VTT #3
Ou comment mourir et avoir envie de tuer un organisateur !
On commence par une petite montée interminable de près de 400 m de dénivelé positif, dans un terrain gras et technique puis une longue descente grasse et pentue… Rien que du bonheur 🙁
Lors de la montée, je verrais des étoiles plein les yeux, me rappelant que vendredi, ma pression artérielle était un poil faible et donc à surveiller… et j’en chierai vraiment durant toute l’épreuve…
Sans plus de commentaires, on boucle la boucle du parcours en 1 h 45 (50e place).
le VTT #4
Ça y est, on quitte la montagne pour les plateaux dominant le Léman. Le parcours va devenir beaucoup plus roulant, l’orientation deviendra un peu plus technique. C’est Clément qui s’en chargera. Il ne fera qu’une erreur, qu’il rattrapera magistralement, nous menant à la balise par la route au lieu de passer par les bois. Cela nous permettra aussi de nous reposer un peu les muscles et de rouler un peu plus vite ! Chapeau l’artiste !
Une dernière petite montée et on arrive au stand de tir à l’arc, agrémenté de tipis et d’un fort de western.
Le tir à l’arc
L’ambiance et le cadre est là ! va falloir perfé maintenant. Un petit concours interne entre nous est lancé. Aurélien gagnera, devant Clément, puis Camille et ensuite moi-même…. Les asticots auront d’ailleurs le meilleur résultat ex-quo sur l’épreuve.
Le VTT #5
C’est reparti en vélo… direction la seconde course d’orientation de l’épreuve. On repassera par la fameuse descente où j’ai laissé une chambre à air la première année… sans matériel de réparation, il avait fallu faire avec les moyens du bord. La descente qui d’ailleurs paraissait interminable à l’époque est avalée en quelques minutes, surprenant ! 🙂
Puis, on attaquera une vraie descente de montain-bike, à travers les bois du plan-fayet. La pente est là, la technicité aussi… merci les freins à disques.
Cette épreuve fût avalée en 1 h 10 (38 et 39e position pour les 2 équipes)
La course d’orientation #2
C’est là que c’est joué le raid, en tout cas pour les mangeurs d’asticots. Le deal était simple, 15 balises, en 1 h 30. Pour toute balise manquante, 10 minutes de pénalités. Pour tout dépassement horaire, 10 minutes par tranche de 2 minutes de retard.
Il va donc falloir gérer le tout intelligemment. Ayant en plus des ampoules aux pieds, j’annonce à Clément que je serai mieux si l’on courait, ceci m’évitant d’appuyer sur les ampoules. C’est donc parti pour un petit footing, Clément se chargeant de l’orientation, et moi de bouriner vers les balises pour les valider.
Étant donné que le début de la CO était en pente, j’ai pensé que les asticots allaient renoncer, profitant du « gain de temps » pour aller chercher le canoë. Ils ont fait l’autre choix, celui de tout donner dans la CO et de ne pas faire le canoë. Perso, je dis chapeau. La CO était bien plus dur physiquement que le bateau.
On collecte 10 balises (la 11 n’existant pas, elle nous sera offerte), soit 11 balises et donc seulement 40 minutes de pénalités pour un parcours bouclé en 1 h 20. Cela nous classe 11e sur l’épreuve.
Concernant les asticots, bien qu’ils aient validé autant de balises, aucune ne sera comptabilisée :s (erreur de l’organisation ?) ils finiront donc l’épreuve en dernière position en 1 h 42 (avec plus de 3 heures de pénalités, partiellement injustifiées)
Le VTT #6
Après la CO, les organisateurs nous annoncent que si l’on se stresse un peu, on pourra faire le canoë… On décide donc de ne pas attendre les asticots et de foncer vers l’arrivée.
La première partie fut juste monstrueuse, appelée « coup de cul », elle porte bien son nom ! Le but étant de passer le long de la dranse (un cours d’eau se jetant dans le lac un peu plus loin) et la montagne, sur plusieurs centaines de mètres. Il a donc fallu passer des rochers, dans l’eau… le tout avec un vélo. Clément fera même une erreur d’orientation, proposant alors de remonter un cours d’eau à sec sur une trentaine de mètres, vélo sur le dos…
Clément crèvera aussi son pneu avant. Une réparation « express », qui nous fera perdre plus de 5 minutes, et l’on repart. On envoie un peu de pâté et on arrive juste avant la fermeture du canoë. Ça y est donc ! On validera cette année toutes les balises de l’épreuve ! C’était un des objectifs du weekend.
Le canoë et le biathlon
Remonté comme une pendule, j’attaque fort l’épreuve, faisant le premier tiers de l’épreuve à fond… Clément dira que « notre rafiot fend le lac pour avancer alors que d’autres font du zigzag ». Ensuite, je vais baisser petit à petit le rythme pour finir par avoir plusieurs douleurs sur l’omoplate droite. À croire que le canoë ne provoque pas les mêmes efforts musculaires que l’aviron…
Clément me fera encore rêver, avec son accostage parfait de la barge pour la validation de la balise. Et le retour se fera plus tranquillou…
De retour sur le site de la cité de l’eau, la dernière épreuve consiste au tir de biathlon : ma grande force des deux dernières éditions, avec un 100 % au tir allongé. Cette année, je vais louper 2 cibles. Un peu déçu… Je coacherai Clément, et il fera un sans faute. Cela fera des minutes bonus en plus !
Le résultat
Une standing ovation des asticots et l’on fini par passer la ligne d’arrivée en 10 h 18 corrigé à 9 h 34 avec les bonus, soit la 26e position de la journée.
Les asticots ont eux fini en 9 h 51, corrigé en 14 h 29 avec les pénalités, soit la 48e position de la journée. (attention, il y a plus de 100 minutes de pénalités injustifiées dans le calcul)
Au final, sur les 2 jours, les mangeurs d’asticots finissent 32e sur 53 (à moins de 2 minutes de la 31e place) et les asticots à la 46e place. (les pénalités injustifiées ne changent rien au classement)
Le débrifing et le retour
Après la douche, il est temps d’aller chercher notre dernière balise de la journée, le train qui nous ramènera à Paris. Validé avec 2 minutes d’avance sur l’horaire, on est encore au top ! On debriefingera dans le train et commencera notre nuit dans le TGV, qui arrivera avec 1 h de retard. Un petit tour en noctilien et c’est à 3 h que les champions retrouveront leur lit…
Au final, le parcours aura fait près de 94 km (sans les CO) et plus de 3800 m de dénivelé positif. Il aura surtout laissé de bons souvenirs, Clément promettant de faire encore mieux l’année prochaine !
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Et bein à ce que je comprends, ton week-end n'a rien a envier au nôtre dans le Verdon !! On a même l'impression à te lire qu'il s'agit d'une semaine d'épreuves.
Belle épreuve d'équipe en tout cas.
Félicitations.
Je suis impressionné, Bravo.
Bravo pour ce stage commanda! Chapeau!!