Nous sommes en 490 avant Jésus-Christ, le 13 septembre, il y a donc pile-poil 2500 ans. À environ quarante kilomètres d’Athènes, dans la plaine de Marathon, l’armée Perse de Darius affronte les soldats athéniens, beaucoup moins nombreux. La défaite des Athéniens semble la seule issue du conflit.
Pourtant, les Grecs vont finalement contraindre les Perses à la retraite. Un messager, un homme habitué à parcourir de longues distances à la course, est alors envoyé à Athènes pour annoncer la bonne nouvelle. Il s’appelle Philippides, franchit la distance sous un soleil de plomb et parvient, épuisé, à l’agora d’Athènes où les tribuns attendent impatiemment des nouvelles de la bataille. Avant de s’effondrer, il ne prononcera qu’un seul mot : « nikikamen. » (Nous avons vaincu). En annonçant cette incroyable victoire, sauvant ainsi Athènes, il rendit son dernier souffle.
Réalité ? Légende ? La question reste ouverte … Si la victoire de Marathon est bien un fait historique, la course de Philippides, et surtout sa mort à Athènes, n’est pas confirmée. Ainsi, Hérodote rapporte la bataille dans ses moindres détails et n’aborde jamais cet épisode dans ses écrits. Pourtant, il parle bien d’un certain Phidippidès, coureur, qui aurait parcouru plus de 220 kilomètres en 48 heures pour demander des secours à Sparte. Alors que les Spartiates ne répondaient pas, les Athéniens combattirent seuls, avec les Platéens, et c’est un certain Euclès qui aurait parcouru au prix de sa vie la distance entre Marathon et Athènes pour annoncer la victoire.
L’histoire va devenir un mythe lorsque Michel BREAL propose au baron Pierre de Coubertin d’inclure une course reproduisant la distance parcourue par Phidippidès dans les premiers jeux olympiques de l’ère moderne. Pierre de Coubertin accepte, malgré les difficultés prévisibles et jusque là mal connues d’une telle épreuve. Le 10 avril 1896, lors des jeux Olympiques d’Athènes , seulement une vingtaine de concurrents s’élancent. Dans le stade antique d’Athènes, une rumeur s’amplifie : « C’est un Grec qui est en tête ! ». Ainsi, lorsque Spiridon Louys pénètre dans le stade, il est ovationné par 60 000 personnes ! Ce jeune berger, sans véritable entrainement termine le parcours en 2 h 58’ 50’’. Cependant, la distance parcourue, dans ce premier marathon olympique, est inférieure à 40 kms, du même acabit que la distance parcourue par Phidippidès.
Les fameux et non-moins célèbres 42 kms 195 seront établis aux jeux olympiques de Londres, en 1908. C’est la distance qui sépare la loge royale du château de Windsor, devant laquelle, est donné le départ du stade de Shepherd’s Bush qui deviendra plus tard White City. Ce quatrième marathon olympique en 1908 est resté célèbre pour une autre raison, plus sportive. L’italien Dorando Pietri est en tête au moment d’entrer dans le stade. Au bord de l’épuisement, titubant, il se trompe dans le sens de prise de l’anneau de la piste. Les spectateurs le remettent alors dans le droit chemin. Mais il s’écroule et est relèvé par le public. Ainsi, chute après chute, il tente de rejoindre la ligne d’arrivée. À ce moment, un Américain nommé Hayes entre dans le stade. La foule prend alors fait et cause pour l’Italien, qui n’a plus que 100 m à parcourir et 200 m d’avance sur l’Américain. L’italien tombe de nouveau. C’est alors que le public le hisse littéralement sur ses deux pieds, pour le traîner jusqu’à la ligne d’arrivée. Cependant, Dorando Pietri sera disqualifié et, malgré un nouvel essai, ne remportera jamais une médaille olympique.
Cela sera le début d’une longue série d’exploit, de désillusions que les coureurs rencontreront sur cette distance, donnant un peu plus de légende à cette distance.
D’ailleurs, c’est en 1921 que la distance fut définitivement fixée, officialisant celle des Jeux olympiques de Londres. Cette distance a donc été mesurée précisément : 26 milles et 385 yards soit 42,195 km.
Ainsi, il arrive que des marathoniens crient « Vive la Reine ! » au passage du quarantième kilomètre pour célébrer les derniers 2,195 km, cadeau de la famille royale d’Angleterre.
Personnellement, je suis inscrit au marathon de Lausanne le 31 octobre, et vous ? Avez-vous prévu de faire un marathon en 2010 ?
c deja fait pour ma part 😉 à l'année prochaine pour ANNECY
Marathon d'Annecy ? 🙂
Quel beau parcours….
Merci pour ce petit cours d'histoire bien détaillé.
J'ai vraiement de plus en plus de mal avec le bitume, donc sauf coup de tete de dernière minute,
pas de marathon (route) pour 2010.
J'avoue, j'ai aussi de plus en plus de mal avec le bitume, mais cela me permet aussi de changer mes habitudes d'entrainement. Un mal pour un bien ? 😉
Merci pour le bout d'histoire 🙂
Pas de marathon pour moi en 2010, ni 2011, mais cela sera peut être un objectif pour 2012 😉
Waouh, super, j'ai appris plein de choses ! Je me demandais justement d'où venait cette drôle de distance, étant donné qu'elle n'était pas celle de Marathon-Athènes. Bon sang mais c'est bien sûr, c'est du rosbif tout craché ! ^^
J'espère pour ma part être prête pour un marathon d'automne en 2012…
J'ai aussi appris plein de trucs en rédigeant cet article 🙂
Au plaisir de lire ton futur récit du marathon 2012…
les grands esprits se rencontrent 😉 cette date était à marquer d'une pierre blanche. bon courage pour ta fin de prépa pour Lausanne
merci.
Effectivement, les grands esprits se rencontrent… je suis surpris que cette date n'ait pas été autant fêté dans la runosphère ! vu le nombre de marathoniens….