En découvrant la revue « sport & vie », j’ai découvert un dossier complet sur la lutte anti-dopage et l’introduction du passeport biologique, étapes par étapes, avec l’explication des ruses potentiellement utilisables par les athlètes pour le contourner et rendre des résultats « dans les normes ». Il y a aussi dans cette revue quelques pages relatives au dopage exclusivement. Ils y expliquent comment tels ou tels sportifs, connus ou non, s’est fait pincé bêtement ou non. On y trouve aussi comment tel athlète aurait pu se défendre par rapport à un contrôle anti-dopage positif à tel ou tel substances. A la lecture de ces lignes, on se dit trop facile « ahhh le débile ! forcement, il a fait n’importe quoi c’est normal qu’il se soit fait avoir ! » mais après réflexion, le constat est plus nuançable. En effet, plusieurs substances dopantes se retrouvent en petites quantités dans des produits trouvables un peu partout un peu trop facilement.
En rentrant du week-end ski organisé par le CE de mon entreprise, Clément, mon collègue de raid, m’interpelle sur un article qu’il lisait en direct sur son iphone. Cet article, lisible ici, traite du dopage dans le sport amateur. Un peu choqué qu’il m’en parle genre « et toi alors ? tu prends quoi ? », ce fût l’occasion d’en discuter.
Une définition du dopage ?
On peut voir le dopage comme une pratique qui met en danger le corps et la santé de l’athlète (ou du sportif du dimanche). Des « risques et conséquences encore inconnues » au « danger de mort » en passant par « les modifications de l’équilibre du corps », voilà les premières remarques que l’on pourrait se faire à propos de l’évocation du mot « dopage ».
Cependant, on pourrait voir le dopage aussi comme un procédé « artificiel » à mettre en confrontation avec le « naturel » lié au corps de l’athlète. Ainsi, une prise de vitamines ou de protéines pourrait être associée à une pratique dopante, parce que cela aide le corps à supporter des séances d’entraînements de façons plus importantes. Ainsi, le sportif est toujours considéré pour sa pratique sportive intensive et son engagement dans son sport mais il perd tout mérite éventuel quant à une possible performance.
Finalement, on peut aussi voir le dopage une transgression des règles « morales » et « éthiques ». Le dopage est alors associé à la prise de « substances illicites », et les tests anti-dopages sont là pour veiller aux bons respects des règles établies. Cependant, pour considérer se doper selon cette définition, faut être conscient de transgresser la règle, de tricher.
Du dopage dans le sport amateur ?
La bonne blague, pourquoi seuls les champions du monde et participants au JO se doperaient ? A mon avis, deux « motifs » peuvent conduire au dopage dans le sport amateur. Le sur-investissement et la volonté de d’obtenir une reconnaissance sociale d’un côté et de l’autre, la limite floue entre l’aide médicamenteuse et le dopage.
Concernant le sur-investissement dans sa pratique sportive, celle-ci peut être vue de différentes façons, soit pour palier à une défaillance possible ou une vision unique de sa vie à travers son sport. Dans ce cas, le dopage est un processus irréfléchi lié à un vécu sportif trop exclusif. La volonté de gagner, ou de bien faire, peut engendrer une prise de produit dans le seul but d’augmenter ces performances rapidement, sans se soucier des conséquences. Le sportif a alors clairement perdu le côté ludique du sport. Un sportif amateur, beaucoup moins bien encadré qu’un professionnel tombera plus facilement dans ces facilités, le risque de se faire « pincer » étant largement plus faible.
Concernant la limite floue entre l’aide médicamenteuse et la pratique du dopage, certains voyent le dopage comme une pratique qui commence lorsque l’on prend l’habitude de compenser les manques du corps par quelques produits, naturels ou non. Prendre des produits avant l’entrainement, pendant et après, même sans composants dopants à l’intérieur, c’est en quelques sortes un début de pratique dopante à mon avis… parce que ce n’est pas naturel de procédé ainsi. On peut en arriver à oublier les signes renvoyer par le corps comme la fatigue ou la douleur, et pourtant, c’est essentiel pour mieux se connaitre et à la progression dans l’entrainement.
Par ailleurs, lorsque l’on évoque le dopage avec d’autres personnes, la facilité de rejeter le problème dans d’autres sports, d’autres niveaux de pratique sportives est facile. Cela permet à la fois de le reconnaitre, mais chez les autres, et de le justifier en partie. En effet, cela devient « le système », l’ensemble de la discipline est touchée et le sportif passe au second plan, victime…
I’m doping free …
En m’inscrivant à la CCC, je m’engage à respecter le réglement, et donc la charte anti-dopage mise en place par l’organisation.
Extrait :
En s’inscrivant, chaque coureur s’engage à :
- Informer le Conseil Médical de l’Organisation en cas d’utilisation d’une prescription soumise à une Autorisation d’Usage à des fins Thérapeutique (AUT) via la procédure disponible dans l’espace personnel de chaque coureur sur www.ultratrailmb.com. Cette information est à faire dès le jour de l’inscription en cas d’AUT demandée ou obtenue antérieurement. Sinon, elle doit être faite au plus tard le 8ème jour suivant la demande d’AUT et impérativement avant le départ de la course.
- Accepter l’ensemble des prélèvements urinaires et/ou sanguins et/ou capillaires et analyses associées demandés par le Conseil Médical de l’Organisation, étant entendu que les frais inhérents à la réalisation de ces prélèvements et des analyses associées sont à la charge directe de l’Organisation.
- Accepter de répondre à toute convocation que le Conseil Médical pourra lui adresser sur la base des informations le concernant qu’il aura recueillies, de manière à échanger sur son aptitude ou non à participer à la course à laquelle il s’est inscrit. A l’issue de l’entretien, le Conseil Médical pourra proposer au Jury de course la mise hors compétition du coureur.
(article en cours de validation avec la FFA et l’AFLD)
C’est la première fois que je me retrouve confronté à une possibilité de contrôle anti-dopage dans ma pratique sportive amateur. Cela rend la situation plus grave et m’a poussé à me poser des questions à propos de moi, de ma pratique et de ce que je voulais. En effet, pour moi, contrôle anti-dopage est associé à la pratique d’un sport à haut-niveau, demandant un vrai investissement, des sacrifices et ce que cela implique. Le suivi d’un coach entre aussi dans cette réflexion.
Reste que j’ai déjà du mal avec le café (j’ignore même son goût) et la cigarette (tout pareil) d’un côté, des gels et des boissons d’attente et compagnie pour les compétitions de l’autre, alors de là à prendre d’autres produits plus « sophistiqués »… Je préfère le saucisson, la compote de pommes allégée et l’eau d’Evian…
Et vous, qu’en pensez-vous ? Pensez-vous être loin d’une pratique dopante ou à risque de le devenir ?
Ce qui est le plus surprenant dans les produits dopants, c’est que certains produits se retrouvent dans des médicaments vendus sans ordonnance. Il est donc possible de se faire contrôler sans savoir que nous avons utiliser de ces produits. Les sirops contre la toux en sont de bons exemples. Face à ceci, un athlète ne devrait prendre que ce qui est prescrit par son médecin de la fédération sportive.
Pour un athlète de haut-niveau, c’est un peu l’excuse « bidon » sortie à tout va … l’automédication + « j’ai oublié de lire la notice » => ahh ben voyons !
Je suis d’accord avec Luc, car un jour, mon médecin me prescrivant des médicaments et connaissant mon activité sportive, m’a demandé si je faisais une course prochainement car je risquerais d’être contrôlé positif !
De plus afin de sensibiliser le grand public à ce problème, à l’arrivée du MDP, j’ai déjà vu des tentes où il était possible de se faire controler volontairement.
Et pour reprendre tes dires :
« Prendre des produits avant l’entrainement, pendant et après, même sans composants dopants à l’intérieur, c’est en quelques sortes un début de pratique dopante à mon avis »,
on devrait alors s’interdire de consommer tout type de gels et barre énergétiques.
Et certains « intégristes » pourraient aller jusqu’à interdire l’eau sur la course car cela vise également à améliorer ses capacités.
C’est un vaste sujet et tu fais bien d’en parler, car je suis sûr que certains amateurs consomment des produits sans aucun suivi médical, simplement pour « briller » en société ! Navrant !
Je préfère me trainer à 8km/h sur un marathon, plutot que de finir sous les 3h complètement chargé !
Tu as totalement raison… vaut mieux faire son maximum à son niveau que claquer des perfs qui ne sont pas les siennes !
Petite question, que se passe-t-il si on est positif à la fin du marathon de Paris en cas de contrôle volontaire ? on prend une suspension de 2 ans ? Un peu bête non ?
Le risque au niveau amateur, c’est l’automédication: un rhume et hop, tu peux choper un produit dopant. Mieux vaut bien lire les notices, demander conseil à son pharmacien, etc… ou se limiter aux huile essentielles. Pour terminer ma thèse au milieu des insomnies, je prenais des tisanes de gingembre avec des huiles essentielles de cannelle… dopage caractérisé !
L’agence mondiale anti-dopage vient d’être mise au courant… tu devrais être contrôlée très prochainement ! 😀
Sinon, tu as raison, le principal risque au niveau amateur, c’est l’auto-médication, que ça soit volontaire (l’envie de se doper) ou involontaire (et se faire choper pour une toux)….