Seconde course de ski alpinisme de l’année, c’est à Flaine que cela se déroule. Autrement dit, presque à l’autre bout du département. Le 27e BCA des chasseurs alpins sont à l’organisation. Départ de la maison à 16h45 direction donc la station de Flaine, que je ne connais pas… Arrivé aux Carroz d’Arraches, la route commence à s’enneigé un peu trop. Je réduis l’allure et je monte tranquillement, les touristes mettent les chaines, les accidents se multiplient… au moins 3 cartons sur la seule montée. J’arrive finalement à 18h15 dans la station. Le temps de me changer, de dépanner un collègue du CAF Leman en panne de frontale (merci la CCC d’en imposer 2 en matos obligatoire) et de chercher l’endroit du retrait des dossards et le départ. C’est un peu confus, il faut que je trouve un centre commercial et un ascenseur public à l’intérieur. Finalement l’ascenseur est HS… 10 minutes de perdue, il me reste 10 minutes pour descendre à pied, récupérer mon dossard et me mettre sur la ligne de départ. C’est pas la même là ! Skis sur l’épaule, je pars en courant, chaussures de ski au pied, bâtons dans la main pour 70 m de D- sur un chemin en serpentin. Ca glisse pas mal… je passe à la limite de la correctionnelle. J’arrive à l’office du tourisme et la dame militaire chargée des dossards m’annoncent que c’est trop tard, le départ est dans 3 minutes, je peux plus… fini, nada, stop, demi-tour… je m’énerve un peu, pourtant je suis patient comme garçon et finalement j’hérite du dossard 82. Le temps de sortir, poser les skis, fixer les chaussures, allumer la frontale et le départ est donné, direction les grandes platières, à 2 450 m d’altitude. Cette fois-ci, contrairement à la montée du Crôt et de la grimpée du loup, c’est une mass-start… autrement dit, un départ en ligne où l’ensemble des concurrents partent en même temps. On commence par un long faux plat descendant. Je pars dans les derniers mais ça me va bien, je préfère doubler que de me faire doubler. D’ailleurs, j’applique les consignes à la lettre, je privilégie de faire glisser le ski plutôt que de courir ski au pied. Vu mon matériel et le poids associé, je suis dans la catégorie des « super-lourds », faut donc aller à l’économie, la route est encore longue et le cardio pète déjà des records. Je met une petite dizaine de concurrents derrière moi et je me cale sur le rythme du petit peloton devant moi. On attaque des virages en épingle, ça grimpe déjà fort. Cela a une petite allure de SaintéLyon, des loupiotes, du froid, de la neige… Je me remémores ces bons souvenirs pour me mettre définitivement dans la course. Petit à petit, les écarts se creusent entre les pelotons. Je fais le lièvre de mon petit groupe, on est au moins 3. Je ne retourne pas et je me concentre sur le groupe de devant et comment réduire l’écart sans exploser. Le parcours va être ensuite une succession de murs « moyens » au niveau de la difficulté, c’est à dire, un bon mur d’une piste bleue et des plats sur lequel il faudrait soit relancer, soit récupérer… A chaque fois mon coeur a balancé, entre 2 battements à plus de 180 pulsations par secondes. Parfois un concurrent me double, puis s’éffoufle et je le reprend 30 mètres plus loin.
Ensuite, après plus de 45 minutes de courses, un militaire m’annonce « 64e… encore 150 m » on a attaqué LA difficulté de la course, un mur bien bien vertical, un peu comme le mur d’une piste rouge limite noire. Fini la rigolade, je suis bien dans le dur, les cuisses dures (il fait tellement froid que ça ne chauffe plus…), les skis lourds à pousser/soulever… et parfois, un ski dérape et glisse d’autant que je l’ai fait monter… J’avais presque rattrapé le petit groupe devant moi avant le mur, je le vois inexorablement s’éloigner, derrière moi ça revient fort, un concurrent me double d’ailleurs. Une fois le mur passé, il reste une longue ligne droite, plate… sur laquelle j’envoi le bois, je lâche les poneys, bref, je met le cardio à 190 puls/min, je double 2 ou 3 concurrents, je ne sais plus. Je n’ai aucune certitude quand à la présence de l’arrivée à cet endroit. Au loin on voit des lumières, mais cela pourrait être une dameuse arrêtée pour éclairer une partie du parcours. Finalement, mon attaque suicide vaudra pour sprint final, c’est l’arrivée… déçu du temps cependant, je voulais mettre moins d’une heure pour faire les 904 m de D+ du parcours. Mon temps : 1h06min… 79e sur 92 ou 93 participants.. Juste devant moi, un militaire du 27e BCA, lui aussi parti avec du matériel aussi lourd que le mien.
Je déchausse les skis et je file me mettre au chaud, (il fait -8°C avec un peu de vent) et je prends un chocolat chaud, les autres concurrents se changent, je me rends compte que j’ai oublié de prendre une veste pour le retour… M***** ! Pire, je ne retrouve pas mes gants dans mes poches. Un concurrent aura la gentillesse de m’en prêter une paire pour la descente. J’adopte les bases du « coureur à pied » pour me protéger du froid, un bon sac poubelle, pas super sexy mais tellement efficace dans ces cas là. Dans la descente, 15 cm de poudreuse, descendu à fond les ballons jusqu’à ce que mes doigts disent stop. Technique du skieur, comme je l’expliquai sur le blog de vinvin20 en commentaires, il faut remettre du sang au bout des doigts, pour cela, il faut les bouger, et faire affluer le sang, des mouvements de bras circulaires en accélérant la descente me rendront mes doigts. Dans l’excitation de la descente, à la frontale, je passe à deux doigts de me mettre un poteau en bois délimitant le bord de la piste, je ne l’avais pas vu ! Trop appliqué à skier cette poudre.
Place ensuite au repas où je retrouve les coureurs du CAF du Leman, on discute de courses comme les rocs d’Oche de ce week-end, où je devrais être bénévole à moins que j’arrive à convaincre l’organisation de me laisser courir avec Julie et ça, c’est une autre histoire.
les résultats en ligne : ici
ça enchaîne cette année 🙂
En tout cas, ça à l’air bien piquant ce genre de course 🙂
Tu vas avoir la grosse patate cette année !!!
Comme tu dis, c’est bien piquant… et un peu déprimant de voir les autres partir à fond devant alors que tu te traines en fond de classement, mais l’objectif est ailleurs, avoir la grosse patate pour te battre enfin sur un sentier 😀
Encore un départ sur le fil!
ça deviens une habitude. 😉
Et tes gants? tu les as retrouvé? Heureusement que tu as la technique qui va bien!
Enfin..Respect..904D+ en 1h06, c’est quand même beau, et tu joues dans la cour des pro.
Parce que les gars du 27e BCA ,eux ils font ça tout les jours, pas toi 😉
jouer dans la cours des pros je ne sais pas mais ce qui est sur, c’est qu’il y a du vrai niveau !
Pour mes gants, ils étaient tout bonnement restés dans la voiture…
Et bien, encore une fois bravo pour la performance, par ici c’est pas vraiment possible, ont a pas encore vu la neige cet hiver… Et tant mieux pour moi car je suis pas trop fan. Bonne continuation.
Prochaine étape dans plus de 15 jours, ça va me laisser du temps pour faire du jus… c’est pas facile physiquement à enchainer.
si tu veux de la neige, donne moi ton adresse postale, je t’en envoi un semi !