
Retour sur un weekend qui aurait du me mener au sommet du Mont-Blanc avec Nathalie… La météo se voulant encore une fois capricieuse, c’est la 4e tentative loupée. Explication : Alors que je cherchais un guide pour y grimper, je m’adresse à Vincent Delebarre que j’ai croisé un peu au hasard sur le parcours de l’UTMB l’Ultra-tour de Chamonix. Il est plutôt d’accord pour m’y grimper, mais doit encore me reconfirmer par email. On en avait déjà discuter lorsque l’on s’était rencontré grâce à Quechua aux festa-trail. La reconfirmation tarde à venir, je m’adresse donc à James que je connais par l’intermédiaire de Pô. Tout se passe bien dans la discussion, les 2 voies d’accès sont possibles, moyennant les conditions météo. Le samedi, le temps s’annonce pourri, avec des pluies et de la neige au delà de 3000 m. La voie des 3 monts ne sera donc pas possible. La voie du Goûter reste possible, moyennant une ascension galère, avec du vent, le risque d’arriver tremper au refuge et de repartir dans les mêmes conditions. On oublie donc le Mont-Blanc pour cette année et on se « repli » sur le mont-blanc du Tacul, sur la journée de Dimanche.
Arrivé à l’aiguille du Midi, on attaque directement par la descente de l’arrête de l’aiguille du midi. On m’en avait beaucoup parlé, je l’avais vu une fois de mes propres yeux, la jugeant pas si spectaculaire que cela, mais je me suis vite mis le doigt dans l’oeil lorsqu’il a fallu la descendre. 1200 m de pente à pic sur la gauche, 400 m sur la droite, un « sentier » large comme l’épaisseur de 2 pieds posés côte-à-côte et une pente de descente digne d’un bon mur d’une piste rouge de ski. Voilà le topo. Pas très rassuré, je m’élance le premier, étant au bout de la cordée. J’assure mes pas, surement un peu trop d’ailleurs. Je vais mettre 20 bonnes grosses minutes pour faire les 300 m de descente. En bas, je suis content de moi. C’est une première victoire sur mes petites peurs en montagne. James a cependant une mauvaise nouvelle pour nous. Ce qu’il redoutait après avoir vu depuis l’aiguille du midi semble se confirmer. Il a trop neigé ces dernières heures et une accumulation de neige est présente dans la face nord du Tacul. Vue l’heure actuelle, mon rythme à la descente, le risque d’avalanche est trop important.
3e plan de backup !
On va donc partir sur une petite course dans le coin, les pointes Lachenal à 3613 m, histoire de se familiariser un peu plus avec le matériel, gagner en autonomie pour partir, à terme, sans guide à l’assaut des sommets aisés des alpes. Le deal parait correct. Certes, on est vraiment déçu mais les montagnes sont là et on a le temps d’y aller quand les conditions seront meilleures. C’est aussi l’occasion de mettre à l’épreuve ma toute nouvelle tenue « made in Columbia » constituée d’un pantalon de randonnée et de la veste Columbia Ultrachange composée d’un coupe-vent et d’une doudoune intégrée : LE must proposé par la marque cet hiver. Malmené avec le piolet, le sac et les crampons, ça semble être du « tout bon » mais je vous en reparlerai lorsque je l’aurai plus usé dans les sommets enneigés.
Pour rejoindre nos pointes Lachenal, il nous faut traverser le glacier et grimper une jolie pente en glace, avant d’attaquer la partie « mixte » où l’on retrouve rocher et glace. Ici, ça sera de la neige. Pas très compliqué sur le papier, je coince au moment d’enjamber un petit trou entre 2 rochers sur l’arrête sommitale. James venait de me conseiller une façon de passer alors que je pensais le faire autrement. Ça en devient une petite épreuve entre moi et moi, alors qu’il n’y a qu’un pas à faire. Sweet !!!
Au sommet, on discute un peu, avant de redescendre. La paroi de glace grimpé à la montée est à redescendre, et c’est pas si facile que cela, encore une fois, je prend mon temps, tentant de supprimer la buée nouvellement formée dans mes lunettes Julbo d’alpinisme, tout en étant maintenu par 4 crampons plantés dans la glace et un piolet. J’entends Nathalie me demander d’avancer plus vite, elle commence à souffrir des cuisses dans la descente. Je fais ce que je peux et on arrive en bas de la pente. On fait ensuite petit atelier « broche à glace » et descente en rappel et c’est reparti direction l’arrête de l’aiguille du midi.
Sur la traversée du glacier, le rythme est plutôt lent. Cela me fait penser à une phrase dite par Monsieur Lorenthan dans la vidéo diffusée après sa mort : « je fais pas que des 8000 m, je promène aussi des toutous dans les alpes… ». James nous expliquera qu’il l’a fait exprès de ralentir le rythme, afin de ne pas caler physiquement dans la montée de l’arrête. C’est que j’ai encore beaucoup de marge… Nathalie aussi. D’ailleurs, je me sens plutôt à l’aise à la grimpette, même si j’ai beaucoup focalisé sur mes pieds pour ne pas regarder à côté.
On discutera ensuite avec James de la suite à donner à cette sortie… et un joli petit planning pour 2013 est sorti d’un casque d’alpinisme, avec le Grand-Paradis et le Mont-Blanc, en espérant que cela passe cette fois-ci !
La trace Movescount : ici
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Voilà une bien belle sortie.
WAOUWWWW… photos splendides… elles me font rêver, merci 🙂
La sortie aurait pu être plus belle… suis un peu déçu de ne pas avoir fait ce qui était programmé… fin bon !
très sympa ces premiers pas vers l’indépendance…
ça rafraichit !
Manquait ce petit rappel et de la pratique… et après… vive les sommets glacés !
Grand Paradis, Mont Blanc et Pointe Lachenal, exactement le programme que j’ai fais en Juin, en croisant Vincent Delebarre au centre UCPA d’ailleurs, que du bonheur ces itinéraires, mais vous avez bien fait d’être prudents, je ne sais pas si c’est parce que je suivais moins ça avant et que c’est une impression mais cette année les accidents en montagne n’arrêtent pas, aussi biens de grands noms que d’anonymes imprudents…
Y a toujours eu des accidents en montagne, ils sont toujours plus ou moins relayés par la presse et le petit monde sportif qui gravite autour. Cette année, y a 2 grands noms du sport français qui nous ont quittés en montagne, ça doit jouer aussi ! Et si on compte l’avalanche au Mont-Maudit…….
Superbes ! 🙂
Merci !!
rien qu’a te lire j’imagine bien le « je coince » entre deux rochers…
Superbe sortie.
Trop compliqué mentalement de se dire « bon comment je fais là ?! » lorsqu’il y a du vide à droite et à gauche et que tu es sur des rochers glacés avec les crampons aux pieds. Suis pas à l’aise du tout dans cette configuration.
^^ ça viendra avec l’entraînement et/ou l’habitude. Si vous avez envie, je vous emmène à l’occas’ sur une course d’arête rocher (genre le Chauffé), histoire de prendre l’habitude du gaz.
Tu aurais du voir ma tronche lors de ma 1ère descente de l’arête de l’Aiguille du Midi…. WTF ! La vision de Chamonix, 2000m plus bas, est …..stressante !
Belle sortie, belles photos.
Don’t worry pour le Mont Blanc, a priori, il ne bougera point ! Et cette voie des 3 monts est tout de même hyper expo aux accumulations (Tacul + Maudit), donc c’est mieux de ne pas s’y lancer la fleur au fusil. J’espère que ça s’est bien passé avec James ?
Mont Blanc en 2013 alors ?!? cool !
Alors dis, Gran Paradiso à skis alors cet hiver ????? Les pentes à skier dans le secteur ont l’air top !
En attendant, rêvons dans les plaines !
A plus !
T’as clairement raison, les montagnes seront toujours là! Pour la proposition de sortie, ca va être compliqué cette année avec la neige qui arrive 🙂 mais on peut toujours faire des sorties à ski … si tu vois ce que je veux dire !
Magnifique « ballade » ! Quels panormas ! On se croirait déjà en hiver, ça fait drôle … Vous avez bien fait de changer de Mont, la météo était splendide 🙂