
Dimanche matin, le réveil sonne à 6 h, il est temps de sortir du lit pour aller courir l’altitrail de Chalin, une course de 12 km et 2 365 m de dénivelé positif. On arrive sur place juste avant les dernières consignes et le départ. A peine le temps de récupérer les dossards et tenter un remplissage de la poche à eau qu’il faut déjà courir après le groupe de coureur parti vers la zone de départ. Le départ est neutralisé jusqu’au lieu du départ de la course, 100 m plus haut. Nathalie est équipée de la veste de pluie Quechua et du sac Extens’ 0-12 litres. De mon côté, j’ai ma veste de pluie portée pendant la CCC et mon sac Salomon Skin 12 litres. C’est la poche à eau du sac Extens’ 0-12 litres que nous n’avons pu remplir lorsque le sac était plein, j’espère que cela ne va pas gêner Nathalie qui s’attaque à son record de dénivelé, en une seule grimpette… L’organisation proposait 2 arrêts possibles sur cet altitrail de Chalin, la pointe de Valerette, et la dent de Valère. L’objectif est de rejoindre ses points, voir si tout est OK et poursuivre si c’est le cas.
Le départ est donné par l’organisation pour cette 6e édition de l’altitrail de Chalin. Le team de ski alpinisme organisateur a décidé de maintenir la course malgré le décès accidentel d’un de leurs membres en début de semaine. La course prend alors une toute autre allure…. déjà qu’il n’y a pas de classement officiel à ce défi. Après quelques mots avec Nathalie, j’accélère rapidement afin de me placer à mi-peloton, étant parti dans les derniers concurrents. Je me retrouve avec un couple, qui triche manifestement, le monsieur est tracté par un chien, ce qui est néanmoins autorisé par le règlement, mais c’est de la triche quand même ! Le chien est bien bien équipé, limite une poche à eau et des poches à gels sur le dos… Payant mes efforts pour remonter le peloton, je lache prise une première fois, et je me fais rattrapé par un autre petit groupe de coureur, qui tente de me lâcher une seconde fois. Je m’accroche le plus possible. La pente faiblit, j’arrive à récupérer et recolle au groupe. On passe le premier ravitaillement de cet altitrail de Chalin, un petit thé chaud sera le bienvenue, c’est qu’il pleuviote depuis le début de la course. On repart rapidement et finalement, j’accélère une seconde fois pour rattraper le couple au chien. Lorsque je les rattrape, je me fais doubler par un membre de l’organisation, qui prend des photos dans tout les sens. Le couple discute avec un autre coureur de course de ski alpinisme qui donne qu’une seule envie : rêver… Patrouille des Glaciers, Trophée Mezzalama et la Valerette à ski, qui passe par une partie du parcours empruntée par la course. Je prend quelques repères, histoire de peut-être y participer un jour. Je décide aussi de ne pas accélérer bien que le cardio le permet. Au second ravitaillement, on nous apprend que la dame du groupe est la première féminine. Premier pointage, la pointe de Valerette, passée en 1 h 46 min, c’est parti pour un peu de plat sur une arrête direction la dent de Valère, là où même nous avions fait demi-tour lors du Tour des Dents du midi. La montée est glissante, il pleut toujours… elle est néanmoins équipée d’une corde fixe qui sera la bienvenue. Le couple m’annonce leur décision de s’arrêter à la dent et de ne pas aller plus loin. C’est le second point d’arrêt possible du parcours, je passe en 2 h 16 min. L’organisation hésitait avant la course de neutraliser la course à cet endroit là. C’est que la pluie et le vent, à plus de 40 km/h avec des rafales, font des dégâts sur l’arrête qui mène au refuge de Chalin.

un des longs passages d’arrêtes
Je continue jusqu’au bout du défi de l’altitrail de Chalin !
Je décide néanmoins de continuer le défi, on n’est pas sur l’UTMB et ce n’est pas une demi-heure dans le froid qui va me faire du mal… J’ai des doigts gelés au contact des bâtons de ski alpinisme que j’utilise pour grimper. Le vent fouette la veste humide qui colle à la peau. La pente n’est pas très forte, ça grimpe presque tout seul sur cette arrête assez large qui ressemble à un pierrier. Au sol, des milliers de petits bouts d’ardoise. Le chemin est plutôt bien tracé, assez évident à suivre. Je me fais rattrapé par la première concurrente féminine les premiers concurrents redescendent du refuge direction le lieu de remise des lots et de la raclette offerte par l’organisation. C’est qu’elle donne envie cette raclette dans ces conditions. Les concurrents nous donnent une indication temporelle concernant le reste du temps de course, 10 minutes à tout casser. Un dernier passage avec une corde fixe et on a aperçoit le tout petit refuge CAS de Chalin. On nous annonce aussi un refuge chaud et un thé à l’arrivée… Ça booste.
Finisher !
Arrivé au refuge de Chalin en 2 h 53 min, un bénévole récupère nos bâtons et on file se mettre au chaud. L’objectif de cet altitrail de Chalin est bien rempli ! Je suis trempé, la veste n’a pas tenue sous la pluie, le tshirt est gorgé d’eau. Je retire donc le tout et enfile ma doudoune The North Face, directement sur la peau. De toutes façons j’ai pas d’autres choix. J’enfile aussi le sur-pantalon Vertical de la CCC pour me réchauffer. Un thé, trop chaud, du chocolat, puis un autre thé et je commence à me réchauffer. Un bénévole demande à quelques participants de repartir, pour faire la place à une demoiselle…. qui s’avérera être Nathalie. Je la félicite, moi qui pensait, à tord donc, qu’elle s’arrêterait à un des 2 autres arrêts sur le parcours.
La descente sera un peu plus galère que la montée, bien balisée. Le parcours est « libre » et au gré des chemins, on tente de deviner par où sont passé les autres concurrents. Pas super du coup ! Autant la plupart des concurrents sont des locaux et connaissent bien le terrain, autant on devra composer avec les souvenirs de notre tour des dents du Midi et quelques improvisations.
T’as où le fromage ?
Arrivé au refuge de Chindonne, là même où on nous avait offert le pain oublié pour la fondue, on nous sert une raclette qui restera dans les annales, pour 2 raisons… c’est qu’après un tel défi, il fait très faim… et qu’elle était particulièrement bonne, avec 2 saveurs au choix. Le fait de devoir aller se faire servir dehors un peu moins de 10 fois, rajoutera du charme à ce repas.
Après la raclette, la remise des prix a lieu, récompensant d’une bouteille de génépi local le meilleur homme et la meilleure femme sur le parcours.
Qu’en penser donc ?
L’altitrail de Chalin est une course unique, très loin des formats de trail tel que l’on les connait avec cette course à la démesure. De part son format (une montée de 2 365 m de dénivelé positif pour 12 km carte avec une fin sur des sentiers de haute-montagne) et son absence de classement officiel, je ne peux que vous conseiller d’y participer, au moins une fois ! Surtout si vous préparez une saison de ski alpinisme.
Le site officiel : altitrail de Chalin
La trace Movescount (ambit) : ici
Ca donne envie, merci!
je te vois au départ l’an prochain alors ?
Ben écoute suite à une opportunité je viens de demander ma mutation à Annecy, rien n’est fait mais je croise les doigts à fond! Sur place c’est le genre de courses un peu différentes que j’aimerais bien faire!
Ha mais ouaip !!! 2365m en 12km ca c’est du bon D+ de barbare, j’adore !!!
Ca devait vraiement etre top comme « course », veinard 🙂
Sympa les passages à plus de 30m/mins dans la première partie de course^^