
En voilà une course du MountainSkiTour qui me tient à coeur pour pas mal de raisons : en 2011, c’était ma première expérience de ski-alpinisme et de verticale race et c’est aussi mon parcours d’entrainement préféré. En plus, cette année, la date de course coïncide avec un jour férié en Suisse, donc aucune raison de ne pas être au rendez-vous.
L’avant course
Étant donné que cette course est un contre-la-montre individuel, la liste de départ est communiquée à l’ensemble des participants la veille. À la lecture de cette liste, je me rends compte que je pars avec un petit numéro (le 16), parmi les « tout forts » de la discipline. Je me demande alors à quel moment je vais me retrouver tout seul sur le parcours, ayant vu passer 15 furieux à fond les ballons. Lors de mes 2 précédentes courses, j’avais vu débouler plus ou moins vite les favoris et suivant l’endroit du parcours, ça met un joli coup au moral.
Je retrouve Cédric avant la course, qui m’invite à me changer au chaud dans son local de travail, à côté de la remontée mécanique des Prodains, lieu de départ de la montée du Crôt. C’est plus sympa que dans la voiture et ça permet d’échanger sur les bonnes pratiques de la discipline. D’ailleurs, je me rends compte que mes peaux sont bien trop longues sous le ski et que je pourrais les réduire d’environ 20 cms sans perdre d’accroche. J’avais prévu de farter les peaux pour diminuer le coefficient de frottement. Cédric applique lui un « antibotte », une sorte de spay qui empêche la formation de sabots sur les peaux et améliore la glisse des peaux de phoque.
Si l’on multiplie maintenant le coefficient de frottement avec la force normale (ici: demi poids corporel), on obtient la force effective de frottement, qu’il faut appliquer en se déplaçant avec des peaux de phoque sur une surface horizontale. Pour un coefficient de frottement de 0.11 (le plus faible), on devrait donc tirer avec une „force de traction“ d’environ 4.4 kg pour faire glisser le ski. Pour une autre peau plus classique (coef. de 0.17, plus classique), il faut déjà tirer avec près de 7 kg. (étude IFENA)
On file s’échauffer, la pluie refait son apparition alors que les concurrents s’élancent les uns après les autres. Ça tombe dru. On se met donc à l’abri temporairement sous la petite tente du départ. Les départs continuent de s’enchainer. En haut, il neige depuis 24h, plus de 30 cms de neige sont tombées.
Le parcours de la montée du Crôt
La course de la montée du Crôt
Cela fait plusieurs minutes que je suis là à attendre, attendre mon tour pour m’élancer sur ce parcours. La pluie froide qui tombe ne me fait pas envie. On m’appelle au portique de départ. Je ne suis pas prêt. La montre n’est même pas prête pour enregistrer le parcours. Je le fais très rapidement en partant. Je pars très vite, trop vite surement… sur le plat, j’ai déjà presque repris le concurrent parti 20s devant moi, qui lui-même a comblé la moitié de son retard sur le concurrent devant lui. Le mur menant à la « bosse à Jean » est le passage le moins facile à gérer du parcours. J’avais pour but d’arriver en même temps que Cédric, parti 1 min après moi au sommet de cette bosse, afin de faire une sorte de course d’équipe. La neige gorgée d’eau me force à pousser fort sur les skis pour les faire avancer. On ne parle même plus de glisse là, mais de poids morts aux pieds empêchant la progression. Cédric me double bien à l’endroit souhaité, sauf que je suis à fond (186 pulsations/min au cardio) et qu’il me faut lâcher un peu de leste si je veux finir la course. Cédric s’envole donc… Au pied de la bosse suivante, il m’a déjà pris une autre minute. Il va vite le garçon ! Je ne me décourage pas, et continue mon petit bonhomme de chemin, tentant de m’accrocher à chaque compétiteur qui me double. Au pied de la seconde montée de l’alpage du Crôt, je m’arrête, pour retirer frontale (qui ne sert à rien, car on voit encore très bien), tour d’oreilles et gants. J’ai trop chaud. Une petite trentaine de secondes perdue dans la manipulation, mais nécessaire pour relancer la machine. Je relance donc dans la pente, bien raide du mur, avant le plat devant le téléphérique où je suis encouragé par mes parents et mon frère. Cela me rebooste et je pars à l’assaut du boulevard des skieurs avec de meilleures intentions. Je reprends un concurrent et me fais rattraper par Adrien Piccot parti 9 minutes après moi. Il glisse littéralement sur le parcours et je n’arrive pas à le suivre. Il me reprendra encore 58 secondes sur les 300 m de plat restant. C’est juste fou alors que la trace GPS m’indique être à près de 14 km/h !
Je passe la ligne d’arrivée en 40 min 28 s, à la 44e place, sur 94 participants classés. J’explose mon temps de 2010 sur le parcours de 12 minutes, et je me dis qu’il y a encore moyen de mieux faire ! Rendez-vous l’année prochaine !
Résultats :
Temps officiel : 40 min 28 s
Classement senior homme : 22 sur 31
Classement scratch : 44 sur 94
Les résultats en ligne : Montée du Crôt 2013
La trace GPS : Suunto Ambit
Le récit de l’an dernier : La montée du crôt 2012
Le récit de 2011 : montée du crôt 2011 – ma première compétition de ski alpinisme
si tu veux je te donnerai des cours pour la glisse!!
la glisse ça s’apprend….
A+
avec plaisir !