
Dernière course ski-alpinisme de l’année au programme de la Fédération Francaise de la montagne et de l’escalade, le trophée des hauts-forts a lieu à Avoriaz. Autant dire que je n’aurai pas été loin. C’est avec Jean-Pierre, membre du club des foulées chablaisiennes, que je vais courir cette course. Après une pasta-party fort sympathique où Jean-Pierre me proposera de participer à l’ICETrail Tarantaise, nous nous retrouvons au sommet du téléphérique d’Avoriaz. Je descends par la piste, Jean-Pierre inaugure la nouvelle remontée mécanique d’Avoriaz. En bas, à Morzine, on nous donne la liste du matériel obligatoire pour cette course, et le nouveau tracé (changé pour la seconde fois) suite aux conditions météo du weekend. Je suis soulagé, j’ai oublié mon baudrier et ma longe à Thonon, et mes crampons dans l’appartement à Avoriaz. Après un petit échauffement et le check « matériel obligatoire » qui se résumera à un check-DVA, on prend le temps de mettre en place la stratégie de course : « ne pas partir trop vite pour éviter de se griller dans le premier mur ». Ce mur est bien connu, c’est le premier de la montée du Crôt.
Le départ
- ascension : 750 m
- distance : 2.55 km
- durée : 41 min
Je me cale donc derrière Jean-Pierre et le laisse mener le rythme de notre équipe, je me fait enfermé par des concurrents devant moi, faudra un peu forcer le passage parfois pour passer. Au sommet du mur, je me met un petit taquet, histoire de voir si le bonhomme réagit correctement. Ca a l’air d’aller, je ne suis pas dans une forme olympique, mais mieux que pendant la montée du Linga.
A partir de 5:25 on me voit pas trop à l'aise dans la montée, à 6:20, en train de retirer mes peaux, ce qui est toujours le cas à 7:05 et en train de jardiner pour retrouver la trace à 8:15.
Alors que le parcours sort de la piste pour le parcours élite, je zippe plusieurs fois sur mes premiers appuis. Mes peaux raccourcies sous mes skis ne m’inspire pas confiance alors je décide de les changer. Jean-Pierre passe devant et continue son chemin. Je le rattraperait par la suite. Le temps de retirer les peaux, déchausser les skis, sortir les autres peaux du sac Quechua utilisé sur cette course, et les coller sous les peaux et refixer le tout, je me vois rattraper par la voiture ballet. Le spectre de ma dernière place à l’assaut des mémises refait surface. Pas question de finir dernier sur ce parcours ELITE alors je mets le turbo et remonte plusieurs équipes pour récupérer Jean-Pierre. Lors d’une conversion, il fera la même figure de style que Franck à l’araviski, heureusement que l’expérience commence à parler et que je n’étais pas coller derrière ! Je passe donc devant et arrive au pied du premier portage. Jean-Pierre me rejoint. On prend le temps de boire un coup pendant que le bénévole check nos DVA et on attaque ce premier portage, fort sympathique entre 2 pistes de skis dans une pente que j’aurais pensé pouvoir prendre à la descente (il y a des arbustres) et surtout à la montée. En haut, on remets les peaux pour une traversée de piste et quelques conversions avant de retirer les peaux et attaquer la descente.
La première descente
- descente : 382 m
- distance : 1,4 km
- durée : 8 min 56 (plus 5 min 39 perdu à l’arrêt)
Jean-Pierre va plus vite que moi à la manipulation et s’élance sur la piste noire plongée dans un épais brouillard. Je tente de le rattraper mais il va plus vite que moi alors que je suis à près de 40km/h… (les touristes qui skient sont arretés ou presque sur la piste !). A la jonction avec une piste rouge, un bénévole m’annonce que la parcours quitte la piste pour rejoindre un sous-bois. Après avoir visionné mes dernières tentatives de skis hors-pistes (merci la GoPro) à Verbier, je me suis trouvé bien ridicule à refuser la pente et à avoir des appréhensions pour pas grand-chose, alors j’y vais la fleur au fusil dans ce sous-bois. La neige récemment tombée recouvre le parcours. Il n’y a qu’une trace sur environ 1.5m de large. Je tente le chasse neige, comme les autres concurrents. Dans mon premier virage, mon ski intérieur attrape la neige non dammée et me freine alors que l’autre accélére, le mode toupie est activée et je me retrouve en mode « étoile de mer » au milieu de la trace. Céline me double à ce moment là, elle me dira « t’inquiètes, tu vas finir par y arriver… » ce qui a le don de me titiller un peu ! Dans mon 4e ou 5e virage, je prend trop large, et fini par croiser les skis dans le creux d’un arbre. Déchaussage obligatoire, que de temps perdu… Je finirais la descente un peu plus prudemment. Le temps perdu sur Céline et sa coéquipière dans cette descente doit être de l’ordre de 5 bonnes grosses minutes. Je pense à Jean-Pierre qui doit m’attendre en bas… ggrrrr ! J’aime pas ça. Je fini tout de même par sortir de ce sous-bois pour rejoindre la piste et remettre mes peaux de phoque.
La 2e montée …
- montée : 637 m
- distance : 2.95 km
- durée : 40 min 45 s
Jean-Pierre a pris un peu d’avance, il m’appelle au loin pour me signifier son avance. Je remets mes peaux et repars illico-presto. 200m plus loin, je croise Valentin Favre, qui a déjà fini son parcours (après la course je comprendrai qu’il était sur le parcours populaire) et ne comprend pas trop comment il peut avoir déjà fini sa course. Il reste encore 600 m de D+ à faire environ… Je veux bien être mauvais et pas au top de ma forme mais prendre une telle différence dans les dents, ça pique très fort. Bref, je continue ma mission « rattrape Jean-Pierre pour effacer un peu ton retard à la descente ». Je double une première équipe dont un concurrent a des soucis de peaux dans les conversions. Je recolle à Jean-Pierre au sommet du 2e portage. Céline y est passé il y a environ 5 minutes. Je me dis alors qu’il sera très compliqué de repasser devant. Jean-Pierre est un peu mieux en forme et on peut continuer d’attaquer. On redouble une autre équipe et on reprend aussi quelques concurrents du parcours populaire à la sortie du 3e portage. Il reste environ 300 m de D+ alors que l’on attaque le 4e portage, qui nous fait grimper dans la falaise le long du stade d’Arare, au pied d’un Gazex (tube qui permet de déclencher des avalanches grâce à l’explosion guidée d’une petite charge de gaz).
Il parait que certains freerideur passe par ce petit couloir, il faut oser, la pente est vraiment raide. On est passé au-dessus d’une faille dans la neige qui annonce une possible avalanche à venir… On arrive sur l’arrête qui nous mène à Plan-Brazy, au pied des hauts-forts. Il y a plein de gens sur cette partie du parcours, surement des suisses, l’apéro est de sortie, l’ambiance est vraiment sympa et mets des frissons. J’en ai rarement eu en course, mais c’est juste « woowww ! ».
La 2e descente… sur piste !
- descente : 617 m
- distance : 3,30 km
- durée : 4min 30s
Tout en haut, je retrouve mon frère qui nous attendait pour nous encourager. Je lui propose d’aller vite chausser ses skis pour faire la dernière descente avec nous. Je croise aussi Ben’ (Monsieur-je-vais-faire-une-video-de-ski-freeride-au-japon-avec-Julbo-et-Enak-Gavaggio) qui me donne 2-3 conseils avant de repartir ! Je file à fond, zizaguant entre les touristes sur la piste, passant entre les portes obligatoires mise en place par l’organisation, faisant 3 virages en tout sur le parcours, le tout à plus de 60 km/h. Content de ma 2e descente, j’arrive juste derrière Jean-Pierre et on n’a pas été rattrapé par mon frère, qui a du retirer les peaux de ses skis et reserrer les chaussures avant de partir.
On fini la course en 2h 10min, à la 43e place sur 46e équipe. Bien dommage tout ça, sans mes soucis de descente dans la fin de la première descente, on aurait pu faire mieux et finir dans les 40 premières équipes.
Résultats
Classement : 43e sur 46
temps de parcours : 2h 10min 59s
Les résultats en ligne : Trophée des hauts-forts 2013 parcours élite
La trace Movescount : Suunto Ambit
crédits photo : l’organisation
crédits vidéo : les vorosses
pour trouver Doune, faites l’étoile 😉
ahahahahahaha !!!
Une sacrée dernière!
Sympa la vidéo…Il y en a pas souvent..Et la on se rend bien compte de la difficulté de la montée. Pourquoi certain sont ils encordé? Quel intérêt? Pourquoi certain ne prennent pas la montée comme toi et file par la piste?
En tout cas tu t’es surement encore bien fait plaisir malgré ton passage en mode « étoile de mer » 😉
C’est l’essentiel!
Impressionnant la vitesse des premiers dans la pente!
Allez! Maintenant tu peux ressortir les baskets!
Ce n’est pas un encordement, c’est un elastique de traction. Cela permet de niveler la différence de niveau entre les 2 compétiteurs. Il faut savoir qu’à chaque point haut et à chaque point bas du parcours, on ne peut pas repartir sans son petit copain de course donc autant le tirer pour aller plus vite.
Certains concurrents prennent la piste car la vidéo a été prise là où le parcours populaire et le parcours élite se séparaient.