
Voilà.. c’était ma première course cycliste ! Je suis finisher de l’étape du tour 2013. Et que dire de cette étape, courte par la distance, intense par la succession de difficultés rencontrées. Clairement, ça va être une superbe étape du tour à regarder à la TV, où les pros de la pédales mettront nettement (et c’est un euphémisme) moins de temps que moi.
127 kms, 3400 m de d+, 6 cols… voilà le menu du jour !
Le départ
Nathalie ne pouvant venir faire la course, c’est JC, un ancien collègue d’Orange qui m’accompagne sur les routes du tour. Rendez-vous à 6h15 à Allinges pour se rendre à Annecy où notre convocation dans le SAS de départ (le numéro 11 … sur 12) est comprise entre 6h et 7h45.
8h15, on est enfin libéré du SAS pour se rendre au pas sur la ligne de départ.
Annecy (0 km) – Col de Leschaux (22.5 kms)
56 min 20s de course
On passe la ligne de départ, devant la mairie d’Annecy et c’est parti pour 127 kms et 3400 m de D+ sur les routes savoyardes, avec quelques cols au menu. Avec JC, on avait un peu peur d’être coincé dans le peloton dès le départ mais l’organisation est bien faite, avec un petit goulet d’étranglement au départ, obligeant des espaces à se créer entre les concurrents. Faut dire que lacher 14000 inscrits (11 425 partants) sur les routes, c’est pas une mince affaire.
Le parcours suit la route du bord du lac d’Annecy, jusqu’à Saint-Jorioz. On roule assez bien, avec une moyenne autour des 33 km/h. J’évite de changer de vitesses car j’ai cassé le câble du dérailleur arrière la veille au soir en réglant mon dérailleur. Résultat : le plus petit et les 2 plus grands pignons ne sont plus accessibles.
On arrive à Saint-Jorioz et hop, on tourne à droite et on attaque la montée de la côte du Puget, classé en 2e catégorie. Rapidement, la densité des coureurs augmente, il est plus compliqué de doubler, même si en s’annonçant et en passant par la gauche de la route, ça double plutôt assez bien. Je monte bien mieux que lors de mes 2 reconnaissances de cette partie de la course, principalement parce que je n’ai pas déraillé au départ de cette montée, très régulière et très esthétiques avec ses lacets et sa vue sur le lac d’Annecy et les sommets environnants. Je monte plutôt bien malgré le ralentissement général due la densité de coureurs à doubler. Au sommet, on passe devant un restaurant « à l’ancienne », tout en longueur avec le lavoir de l’autre coté de la route et les tables sur le trottoir.
Très ambiance « tour de France » à mon gout… enfin bref, on passe, je saute le ravitaillement en eau, et redescend brièvement avant d’attaquer la montée du col de Leschaux (3e catégorie). Au sommet, je passe en 56 min 20s contre 1h20 la veille dans un état pas génial.
Col de Leschaux (22.5 kms) – Col des prés (56 kms)
2h 25min de course
Dans la descente, je suis un peu sur la retenue, c’est ma première grosse descente dans un peloton, je me laisse doubler en essayant de ne pas perdre trop de temps. JC me double à fond les ballons (près de 70 km/h le garçon…) et me dira un peu plus tard « j’étais sur de te rattraper dans la descente ». Au ravitaillement en nourriture, il y a un stand Mavic, JC me propose de s’arrêter pour réparer mon vélo, mais y a trop de monde et je peux faire sans, alors on continue. Rapidement, je perds de vue JC qui va décidément trop vite pour moi en descente. Je passe au 50e kms en 2h06, la moyenne est bonne et je suis vraiment bien. Les dossards autour de moi sont passés de 5 chiffres à 4 chiffres, preuve que j’avance plutôt bien. A Aillons-le-Jeune, je sais qu’il y a un ravitaillement en eau, c’est noté sur les panneaux au bord de la route « eau – 2kms » et vu que je connais cette partie de la course, voilà… Y a une tente à l’entrée du village, je m’arrête, et là, un mec me parle en rosbif pour me dire « It’s reserved for ****’s customers ! ». Dans cette aire de mondialisation, même les ravitaillements de course sont privatisés par des fonds d’investissements anglais ! Bref, je sais qu’un peu plus loin, y a un lavoir où je pourrais prendre de l’eau. Le filet d’eau coule pas très vite, mais au moins je suis seul et peut remplir mes 2 bidons. Je repars pour attaquer le col de prés, que je connais bien pour avoir vraiment pris du plaisir à le monter lors de notre reconnaissance 3 semaines auparavant. Ca grimpe régulièrement et à 14 km/h de moyenne au départ, je vais chuter à environ 10 km/h au sommet du col.
J’ignore ce qui m’arrive mais je me doute que je ne me suis pas assez alimenté depuis le début de la course alors au col, je m’arrête pour manger une barre et une « capote » isostar pour la descente.
Col des prés (56 kms) – Mont-Revard (81kms)
4h30 de course
Je me fais doubler par une ambulance à fond les ballons, puis par plusieurs motos. Y a du y avoir du grabuge devant. Je me calme donc sur le rythme de la descente et tourne autour de 40km/h. Forcement je perds des places mais pas questions de chuter. Reste ensuite que je sais ce qui nous attends, un gros coup de cul avant un léger faux plat et une pente bien régulière sur 15 kms pour atteindre le sommet du Mont-Revard. Dans la descente, j’ai vu quelques coureurs amochés (littéralement parlant), en sang, et l’ambulance stationnés avec la gendarmerie dans un virage. Dans le coup de cul, je peine à grimper avec mon dérailleur en bois. Je tente de tendre un peu plus le câble pour gagner une vitesse, résultat, j’en perd une. Je force sur les pédales mais ça passe. Reste maintenant à grimper le Mont-Revard sur le 4e pignon en partant du plus grand. « Not so easy » avec une pente à 5 et quelques %. J’essaie de mouliner le plus possible mais c’est pas si simple. Je pose 2 fois le pied à terre, la première fois pour la pause pipi + barre, la seconde fois car je suis cuit. Je continue mon bonhomme de chemin et je reste bien content que peu de coureurs me doublent finalement.
A la Feclaz, ravitaillement solide, je prend du fromage sur le plateau d’un bénévole en passant direction le stand Mavic pour réparer ce vélo. Y a la queue, j’attends donc… Devant moi un japonais. Le mécano regarde mon problème et dit « oh merde ! » genre trop galère à réparer alors qu’il ne fait que de régler des dérailleurs et changer des roues depuis surement des heures. Il n’est pas super motivé pour m’aider, je lui demande alors de bricoler un truc vite fait pour que je puisse utiliser les grands pignons sinon vais pas pouvoir monter le Semnoz. 20 minutes après mon arrivée, le vélo est réparé, je peux repartir en compagnie de JC, qui m’a vu et qui du coup prend quelques minutes de plus pour m’attendre.
La fin de la montée au Mont-Revard sera une formalité, je peux mouliner et c’est super !
Mont-Revard (81 kms) – Quintal (117kms)
5h53 de course
Contrairement à la reconnaissance faite 3 semaines plus tôt, le revêtement de la route est nickel, plus un seul gravillon à l’horizon alors que c’était un bac à cailloux avant. Je me laisse donc descendre et tente un record de vitesse, j’atteins 64 km/h lorsque je me fais rappeler à l’ordre. La roue du vélo passe dans un trou, le bidon s’envole, je n’irai pas le chercher. Me voilà à sec sur le parcours, c’est pas bien grave, c’était déjà le cas pendant la reconnaissance. Je finis la descente à bon rythme sans me faire doubler. J’aurai une grosse pensée pour Yo car pendant la descente, j’ai entendu plusieurs « booom » de chambre à air qui explose. Y a même un concurrent qui regarde ses rayons de roue avant l’air dépité sur le bas côté…. Ça me rappelle quelque chose. En bas de la descente, je relance, 35 km/h sur le faux plat descendant qui mène à Gruffy. Le rythme a chuté autour de moi, j’ai un peu du mal à me situer doublant tout les concurrents, qui semblent passer en mode randonnée du dimanche ou presque. Enfin presque parce que pour accéder à Quintal, faut quand même regrimper et ça, c’était pas prévu…
Quintal (117 kms) – Semnoz (127 kms)
7h11 de course
Avant d’attaquer la rampe finale, je me suis arrêté au ravitaillement de Gruffy, où j’ai retrouvé JC, on repart ensemble, le but, finir ensemble, bon, avec la montée c’est pas si fastoche que ça que de caler les rythmes mais dans l’esprit c’est ça. A quintal, je rempli la gourde d’eau, il fait super chaud et y a 11 kms d’ascension à 8,5 % de moyenne, c’est mon premier col hors-catégorie.
Un papi fait un concours avec son copain, mouiller le plus de coureur qui passe sur la route, je demande donc une douche. Me voilà tremper et bien refroidi, ce qui va aider dans cette portion de malade de la pédale. 10 % de moyenne, 13 % au plus fort, j’ai beau pousser sur la pédale, ça n’avance pas vite du tout. Il fait chaud, le cardio est bien haut, les jambes sont lourdes et plein de concurrents montent à pied. J’ai l’idée d’en faire autant mais je me le refuse, puis le panneau « eau – 2 kms » me donne encore plus de raison de ne pas poser le pied à terre. Je vais m’arrêter remplir le bidon qui est déjà vide, je pourrais récupérer et attendre JC. C’est que dans la montée, même si ça cote fort, que j’en chie, je double des concurrents sans me faire doubler une seule fois. Au ravitaillement, j’attends JC mais je ne le vois pas arriver ni passer devant sans s’arrêter, alors après presque 5 minutes d’attente, je repars, faut pas perdre le rythme. Les spectateurs disent que l’on a fait le plus dur, j’y crois pas trop car de mémoire (défaillante cette fois-ci), je pensais qu’il restait une partie à 10% avant l’arrivée. Puis il reste encore 8km à faire. Je reprend mon petit bonhomme de chemin, doublant encore et encore des concurrents, qui eux-même double ceux qui sont à pied. Je circule au milieu de la route, coupée en deux pour permettre aux finishers de redescendre. Dans ma tête, tout passe, je cherche des excuses pour m’arrêter, faire demi-tour, me disant que d’aller au sommet, c’est useless finalement enfin bref. Je me dis même que vu la vitesse d’ascension, j’irai plus vite à pied. Sauf que je me rappelle encore trop bien mon état à 20 km de l’arrivée au Zugspitze et j’en suis super loin, en plus, je double et redouble alors hop ! On passe en mode robot automatique et on continue. Par contre, à 3km de l’arrivée, faut que je m’arrête pour la pause pipi, ca tiendra pas jusqu’au sommet. Pour repartir, faut trouver un slot dans le trafic, pas facile. A 1km de l’arrivée, je vois une armée de coureur arrêté sur le muret du bord de la route, ils reprennent des forces pour finir sur le vélo et passer la ligne d’arrivée « dignement… » soit ! Un dernier effort, le panneau 500 m devrait me motiver à lancer un sprint mais je n’y arrive pas. Finalement, à 200 m de la ligne je sors sur la gauche et accélère pour passer la ligne. Après 7h11 de course, me voilà finisher de l’étape du tour.
Bon, ok, c’est pas une grande perf’ mais je m’en contenterai pour ma première course à vélo.
Résultats :
Le move : Ambit 1
ça avait l’air bien sympa quand même, les booms de descente ça me fait trop flipper et je pense également à Joh à chaque fois que je suis dans une descente un peu raide.
ça change de sport, si tu passes par chez nous tu pourras également prendre le biclou
J’essaie de passer prochainement… mais il me reste que 2 jours de congé d’ici la fin de l’année. 🙁
C’est assez tentant finalement cette étape du Tour ! 🙂
C’est dans les descentes que tu te souviens que t’as oublier de bien vérifier tes freins 🙂 ou que tu pries pour que ça tienne. A plus de 60km/h on fait moins les malins, surtout quand tu entends des coureurs chuter juste derrière.
Encore bravo pour cette belle étape.
merci ! je t’invite à tenter l’expérience… sauf si tu n’aimes pas rouler avec du monde.
Sinon, tu peux aller rouler sur le parcours le we d’avant l’évènement, c’est tout propre.
Félicitations pour cette première ! Une belle étape du Tour de France 🙂 A te lire, j’en avais mal dans les cuisses :))
A mon petit niveau, déjà à 40 km/h dans une descente et toute seule, je ne suis pas rassurée 🙁 alors à plus de 60km/h j’imagine même pas !
je te rassure, je descend normalement entre 40 et 50 km/h au delà j’ai trop peur…
purée c’est plein de goudron ton truc, mais raconté comme ça, on en aurait presque envie 😉
7h de vélo ou 7h de trail, la récup doit pas être la même non ?
(où il y a quand même une fatigue de fond, différente de celle plus musculaire / tendineuse ?)
vu ce que tu manges en bitumes, ca te fait encore peur ? Honnêtement, j’y suis allé sans arrière pensée, et c’était vraiment sympa ! (presque à vouloir remettre cela l’an prochain)
C’est vrai que ça fait envie, d’autant que je fais de plus en plus de vélo. Le problème c’est que je vais encore tout démonter en montée 🙂
Par contre en descente je serais comme David, bien trop prudent je pense et tout ce monde me stresserait un peu.
suis aussi bien trop prudent pour lâcher les freins et laisser le bonhomme aller à fond les ballons… bien dommage d’ailleurs !
franchement je suis admiratif, bravo à toi 🙂
merci !
Je confirme, c’était une super journée (un peu chaude) et doune a assurer un max pour un bipéde. Je me vengerai à la prochaine sortie tour du lac. 🙂
avec plaisir !