
Le lendemain de la grimpée du loup, c’était les championnats du monde de ski-alpinisme à Bellevaux, enfin c’était surtout les 80 minutes chrono. La course est renommée officieusement « championnats du monde » car c’est tout le gratin local du petit monde du ski-alpinisme (et pas que … il y avait aussi des traileurs émérites) qui était réuni pour cette épreuve. Le principe, pendant 80 minutes, il faudra faire le plus de boucles en relai : 180 m de D+ et 2,65 kms.
Je fais équipe avec Jean-Pierre, des foulées chablaisiennes, avec qui j’avais déjà couru le trophée des hauts-forts à Avoriaz.
Le départ
Je suis désigné pour ouvrir le relai, et donc prendre le départ. Je me place sur la ligne de départ. Derrière moi, un certain Mathéo Jacquemoud. Je lui propose de se mettre en première ligne, il ne veut pas. Soit. Le compte à rebours est donné. A 5, Jean-Philippe part, il est suivi par la moitié du peloton. La course est arrêté, on retourne sur la ligne de départ. Le départ est redonné. Ca part plutôt vite. A 15km/h, je suis dans les skis de Mathéo, que je lâcherai plus de 200 m plus loin. Sur le côté de la piste, Stéphane me donne des conseils : « raccourcir la foulée, pousser les bâtons »… Je me dis alors : « mais c’est pas ce que je fais déjà ? ». Je continue mon chemin, et on sort des pistes. Cela commence à devenir vraiment dur. Je n’arrive plus à suivre le rythme imposé devant. La succession de petits virages jusqu’au sommet est bien compliquée à passer, pas techniquement, mais les relances sont quasi-inexistantes. Sur le plat en haut, je tente de faire glisser au maximum les skis, à la manière d’un fondeur et j’arrive sur la zone de dépeautage.

A la manipulation, je repars en même temps que les concurrents avec qui je suis arrivé. Dans la descente, il « suffit » de mettre les skis bien droit dans la pente, de prier, et d’aller le plus vite possible. Bien que j’ai une petzl Nao pour m’éclairer, je fais quand même quelques virages pour maitriser ma vitesse, la plupart des autres concurrents vont à fond. Je boucle non sans mal ma première boucle en 16 minutes et donne le relai à Jean-Pierre. Dans l’air de relai, je prend le temps de remettre mes peaux de phoque et de récupérer avant de repartir… pour une seconde boucle.

La seconde boucle
Après 15 minutes, je prend le relai pour ma seconde boucle. Je décide de partir plus prudemment et de la faire au seuil, sans se mettre dans le rouge. Je vais à peine moins vite, mais je subi moins et je profite plus. Je double pas mal de concurrents, personne ne me double. Enfin, sauf dans la descente, mais c’est surtout sur la fin que je me fais rattraper. Mes skis non fartés ont du mal à glisser sur le plat. (oui, toutes les excuses sont bonnes non ? 🙂 ) Je passe le relai à Jean-Pierre en 14 minutes 47 secondes.

La troisième boucle
Une fois que Jean-Pierre a fini sa boucle, dans le même temps que moi, à quelques secondes prêts. Je repars pour une troisième boucle. En calculant bien, si je me dépêche, Jean-Pierre pourra faire une troisième boucle lui-aussi. Alors je donne tout.
Dans le rouge progressivement, j’essaie de ne rien lâcher avec pour seul objectif d’arriver en bas avant le son de la cloche, qui arrêtera les futurs relais. Je me sers des concurrents en course comme point de fixation à rattraper au plus vite, et j’essaie d’accrocher dans les pas des concurrents qui me doublent.

Je fini mon troisième et dernier relai en 14 minutes 53 secondes, et à 2 ou 3 minutes prêt, j’arrive à donner le relai à Jean-Pierre pour son troisième tour.
L’après-course
Je retrouve Tanya après la course pour une petite session « taillage » sur ma grande classe en descente et on file direction la salle de fête pour le repas. C’est la famille Picot derrière les fourneaux. Si vous ne connaissez pas encore l’hôtel de l’union à Lullin, je vous conseille d’aller y faire un tour, ça vaut le détour, et un rapport qualité/quantité/prix imbattable pour la région. Le temps d’une petite bière, de refaire la course 3 ou 4 fois, il est temps de manger. Avant de partir, on discutera technique avec Stéphane et j’ai encore beaucoup à apprendre à ce sujet, pour aller plus vite en dépensant moins d’énergie.
Les résultats
Classement : 39 / 61
Temps pour chaque relai : 16’00, 15’03, 14’47, 14’53, 14’52, 14’55
les résultats en ligne : 80 minutes chrono
la trace GPS : Suunto Ambit 2
Crédit photo : l’organisation et Jen’s Lens
Bravo pour cette belle course 🙂 Bonne fêtes de fin d’année à vous.
Merci !
Je trouve que le relais apporte un truc encore plus ludique, même si a te lire, on sent bien que c’est du beurre…t’avais pas dit que tu travaillerais ta descente l’an dernier ??
J’y travaille… j’y travaille… mais c’est pas si facile que cela de descendre tout droit de nuit à la frontale sur une piste avec des bosses permettant de faire des sauts.
comment tu expliques la 1′ de plus du 1er relais par rapport au reste ?
Le départ était donné un peu plus bas que la zone de relai, d’où la minute … et aussi mon départ trop rapide payé par la suite.