
Dernière course ski-alpinisme de l’année, si on retire la trace du mont-blanc annoncé le weekend suivant, et finalement annulé, le trophée des hauts-forts a lieu à Avoriaz. C’est avec Jean-Pierre, membre du club des foulées chablaisiennes, que je vais courir cette course. Cela devient une habitude presque de faire cette course avec lui. Petite nouveauté, je suis d’astreinte au travail le jour de la course, heureusement, j’ai pu déléguer en cas de problème nécessitant une investigation, mais je dois quand même répondre au téléphone si celui-ci sonne… Bref, ce n’est pas l’idéal, mais bon… Côté matériel obligatoire, je ne retrouve plus ma longe donc je prie pour qu’elle soit finalement retirée du matériel obligatoire… Finalement, après avoir récupéré les dossards et fait un petit échauffement ainsi que le check « matériel obligatoire » qui se résumera à un check-DVA, on prend le temps de mettre en place la stratégie de course : « ne pas partir trop vite pour éviter de se griller dans le premier mur ». Ce mur est bien connu, c’est le premier de la montée du Crôt. En plus, à cause du manque de neige, on part en courant sur 150 m, skis à la main.
Le départ
Au fur et à mesure des courses avec Jean-Pierre, on sait que l’on a globalement le même niveau, et qu’à différents moments de la course, l’un sera devant l’autre et vice versa un peu plus tard. Je laisse donc Jean-Pierre donner le rythme dans cette première montée. On est parti vite, embarqué par le rythme de la course. Au sommet du fameux mur, je me mets un petit taquet, histoire de voir si le bonhomme réagit correctement. Ca a l’air d’aller, je ne suis pas dans une forme olympique, mais ça va… 150 m plus loin, je perds un ski… demi-tour donc pour récupérer le ski, le remettre et tenter de revenir sur Jean-Pierre.

Alors que le parcours sort de la piste pour le parcours élite, on passe en mode « trail », enfin c’est bien grand mot. Le manque de neige en dehors du reste de la piste fait que l’on porter les skis, en grimpant à pied dans la pente, directement tout droit. Fini les virages et les conversions, on pousse fort sur les bâtons et l’on avance un pied après l’autre en montant bien les genoux. Je rattrape Jean-Pierre et le double. Je suis bien, lui un peu moins. Je sais aussi que quand je suis bien, je vais éclater un peu plus loin… ce qui se vérifiera alors que je me persuadais que ma baisse de rythme était juste pour attendre Jean-Pierre. Finalement, en haut de la pente, il m’a pris le temps de la manipulation. Je retire les peaux, clac-clac les chaussures sur les skis et zou ! Dans la descente… par la piste de ski.

La première descente
Je descends à un bon rythme, sans prendre trop de risque. Dommage, je me fais doubler et je sais que j’aurai pu être à la bagarre avec un peu plus de vitesse sur le haut. Vraiment dommage. En bas de la piste, on remet les peaux et l’on repart pour grimper au sommet du télésiège d’arrare, par un chemin longeant de loin la combe du mâchon.
La 2e montée …
Jean-Pierre a pris un peu d’avance, mais je recolle facilement. Je passe devant et Jean-Pierre chute, il n’est pas au mieux, moi ça va.. La petite gorgée d’eau sucrée m’a fait beaucoup de bien. Les nombreuses conversions sur le parcours sont un peu chiantes, mais bon, c’est le lot de toutes les courses. La neige est bien humide en plus, les peaux sont de plus en plus lourdes à faire glisser. Heureusement que l’on sait là où on doit arriver pour finir cette montée. Par contre, le chemin pour y arriver n’est clairement pas dans ma base de connaissance… Je vais donc encore découvrir un passage secret dans Avoriaz. On arrive au-dessus du gazex, et on enlève les skis pour un petit portage, à travers la roche. Il faut faire attention à ne pas accrocher les bâtons et les skis et à l’aide d’une prise de via ferrata, on sort de ce petit canyon pour rejoindre la crête d’arrare. Il reste encore quelques mètres de D+ pour arriver au sommet de cette seconde montée.
La 2e descente… sur piste, mais pas que !
Tout en haut, y a un peu de monde, un ravito et faut encore pousser sur les bâtons pour passer le plat… Dans la descente, on commence par la piste, avant d’en sortir et continuer la descente… Mais on va où comme ça ? Je n’ai pas regardé le plan de la course avant le départ et j’avais en tête la montée jusqu’au col des hauts-forts, au relai de TV. Je n’aime pas ne pas savoir où je vais… surtout la prochaine descente me fait un peu peur… enfin bon. Je vois au loin Jean-Pierre qui vient de finir de remettre ses peaux. Suis un peu à la bourre, mais ça va.
La 3e montée
C’est reparti. On a en ligne de mire une équipe. Je sens que Jean-Pierre veut se les faire… J’essaie de ne pas partir trop vite pour ne pas me griller. Peine perdu, je n’arrive pas à suivre le rythme, même si j’avance quand même bien. C’est dans la tête que cela se joue et j’avoue, je pense trop à cette descente pour donner mon maximum dans la montée. On finit par doubler l’équipe en question, juste avant le portage final. Au sommet, je me place sur la mauvaise plate forme, je ne peux pas repartir avant que cette équipe reparte. On ne les reverra pas.
La 3e descente
Bon, c’est parti. 2 3 virages histoire de se rassurer, c’est bon… Jean-Pierre ne veut pas les laisser filer. Il est pressant. Je suis un peu stressé surtout par la suite… le petit passage avec la corde dans le couloir, je ne sais pas trop comment je vais le passer… Ben la réponse est MAL ! Je n’arrive pas à déraper. J’ai soit pas assez de vitesse pour, soit je me place mal sur les skis.. Ou peut-être les 2 à la fois ! Bref, on perd 5 minutes pendant que je suis pendu à la corde tout en descendant en escalier légèrement glissé. Y a encore du boulot à faire 🙁

La suite de la descente se fait sur la piste, à fond… Rien de particulier à part qu’il faut gérer les différentes densités de neige, parfois encore glacée, parfois gorgée d’eau. Bref, faut être attentif.
On fini la course en 2h 38min, à la 36e place sur 38e équipe.
Résultats
Classement : 36e sur 38
temps de parcours : 2h 38min 48.46
Les résultats en ligne : Trophée des hauts-forts 2015 parcours élite
La trace GPS : Suunto Ambit 2, Garmin 920XT
crédits photo : l’organisation